Le tombeau du soldat inconnu
Le soldat inconnu
L’armistice qui met fin aux combats de la première guerre mondiale est signé le 11 novembre 1918 à Rethondes près de Compiègne dans l’Oise. La joie de la victoire est endeuillée par la mort de 1 500 000 hommes.
Le 20 novembre 1916, alors que la terrible bataille de Verdun hante encore tous les esprits, François Simon, président du souvenir français émet l’idée que la France honore au Panthéon un soldat mort bravement pour la Patrie. Le projet est adopté par les députés le 12 novembre 1919. Un an plus tard, au début de novembre, le parlement décide que les « restes » d’un des soldats français non identifiés morts au Champ d’Honneur au cous de la guerre seront inhumés sous l’Arc de Triomphe. Huit corps de soldats non identifiés, choisis sur les différents secteurs du front vont alors être transportés dans la citadelle de Verdun.
Le 10 novembre 1920 à 15 heures, le soldat Auguste Thin, fils d’un combattant lui-même disparu au cours de la guerre, dépose un bouquet de fleurs sur l’un des cercueils, désignant celui qui sera amené à Paris.
Le 11 novembre 1920 au matin, après une cérémonie au Panthéon, le cercueil est déposé dans l’une des salles de l’Arc de Triomphe aménagée en chapelle ardente. Le 28 janvier 1921 le soldat inconnu est inhumé sous l’arche principale face aux Champs Élysées.
En 1923, un journaliste, Gabriel Boissy, suggère qu’une flamme du souvenir veille sur la tombe du soldat inconnu.
Le 11 novembre 1923, pour la première fois la flamme est allumée par André Maginot alors ministre de la Guerre.
Depuis cette date, la flamme ne s’est jamais éteinte. Chaque soir à 18 heures 30 elle est ravivée par des représentants d’associations dont le civisme est reconnu.
Le cérémonial n’a jamais été interrompu, même pendant l’occupation entre 1940 et 1944. C’est vers elle et vers la tombe du soldat inconnu que le 11 novembre 1940 les lycéens et les étudiants parisiens se tournent. Leurs cortèges défient l’occupant. Pour eux la flamme sous l’Arc de Triomphe évoque celle de la Résistance dont parle Charles de Gaulle.
De nos jours, le tombeau du soldat inconnu et la flamme du souvenir symbolisent pour les Français, mais aussi pour les touristes du monde entier, le sacrifice de tous ceux qui sont morts sur les Champs de bataille. La flamme rend hommage à ceux qui ont donné leur vie afin qu’aujourd’hui nous puissions vivre dans un pays libre.
Enfin, depuis les jours tragiques de l’occupation, la flamme est aussi devenue le symbole de l’espérance dans l’avenir et de foi dans le destin.
Participer à la cérémonie du ravivage de la flamme c’est accomplir un devoir de mémoire.
Aux côtés d’anciens combattants, ils rendent hommage aux soldats de la guerre de 1914-1918, de la seconde guerre mondiale et à tous les soldats des conflits contemporains.
Ce geste est aussi une façon de commencer à assumer les responsabilités de futur citoyen.
Ceux qui ont le privilège d’y participer sont aussi les représentants de leur collège, de leur lycée ou de leur commune.
Par leur présence, ils témoignent de la volonté de leur aptitude à entrer dans la communauté des citoyens dont ils seront bientôt les forces vives.
Jean Bonnefond
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